De nombreux colloques et publications ont été consacrés à la scénographie, ces dernières années, sans compter la Quadriennale de Prague qui organise et fédère nombre de manifestations autour de ce domaine de la création. Mise sur le devant de la scène artistique et culturelle, la scénographie se présente donc, dans son évolution actuelle, comme un terrain d’expérimentations intenses, l’occasion de nombreux échanges intellectuels. Pourtant, l’analyse des faits montre combien il est difficile d’en obtenir une idée claire et distincte. Quant aux textes théoriques, si nombreux soient-ils, ils donnent le sentiment qu’il reste encore bien des choses à examiner. Sans doute parce que s’y affrontent, de façon non déclarée, défenseurs d’une profession établie, d’un côté, et défenseurs d’une activité désirée, de l’autre. Une vision que l’on pourrait qualifier de spéculative, en forçant un peu le trait, et une vision soumise au principe de réalité, pour dire les choses simplement. Le mot « scénographie », il est vrai, suggère des idées oscillant entre métier attaché au théâtre et/ou à la muséographie, et pensée générale de l’espace ; pratique artistique « au service de », et art poursuivant sa propre finalité ; activité subalterne, et activité principielle. Pour certains, la démarche serait d’abord technique, orientée vers la résolution de problèmes concrets, alors que, pour d’autres, elle serait avant tout exégétique c’est-à-dire en charge de l’interprétation spatiale d’un texte sous-jacent, voire conceptuelle, c’est-à-dire à même de faire sens, d’interroger le monde… (tiré du texte d'introduction)